Stimulés par un concours de design sur d’hypothétiques futures constructions lunaires, à réaliser en 2069, plusieurs équipes américaines se sont affrontées. L’un des compétiteurs a imaginé… un stade olympique et la gagnante propose une centrale solaire géante alimentant la Terre en électricité. La faisabilité reste douteuse mais les images sont belles et l’idée était de se projeter dans l’avenir… 

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    Que se passerait-il si les Hommes colonisaient la Lune en 2069, donc un siècle après les premiers pas de Neil ArmstrongNeil Armstrong et de Buzz AldrinBuzz Aldrin ? La question constituait le sujet d'un concours, la Moon Capital Competition 2010, lancé par Shift Boston, une association dédiée au développement des projets en milieu urbain. De jeunes architectesarchitectes ont trouvé le thème à leur goût et présenté plusieurs études ne manquant pas d'intérêt.

    Gareth Leech, apparemment seul Britannique parmi les compétiteurs, imagine des structures modulaires et standardisées, que l'on pourrait accumuler pour ajouter des habitations et des voies de circulation. Le jury a eu un doute sur les structures souterraines.

    La gagnante s'appelle Bryna Andersen, une étudiante en architecture de la ColumbiaColumbia University. Elle reprend une idée ancienne, développée par David R. Criswell, actuellement directeur de l'Institut for Space Systems Operations à l'université de Houston. Ce projet baptisé Lunar Solar Power (LSP) consiste à installer 20 à 40 centrales solairescentrales solaires sur la Lune et à focaliser l'énergie reçue vers la Terre, sous forme de microondes. Captées par un réseau  d'antennes, elles seraient converties en courant électriquecourant électrique.

    Un beau stade de 100.000 places dans lequel des afficheurs lumineux installés dans le sol servent à tracer toutes les lignes nécessaires à une multitude de sports. Le plafond, transparent, est fortement renforcé : de l'autre côté, c'est le vide... © Brian Harms et Keith Bradley

    Un beau stade de 100.000 places dans lequel des afficheurs lumineux installés dans le sol servent à tracer toutes les lignes nécessaires à une multitude de sports. Le plafond, transparent, est fortement renforcé : de l'autre côté, c'est le vide... © Brian Harms et Keith Bradley

    Un stade dans un cratère

    Bryna Andersen a ajouté sa touche personnelle en imaginant d'immenses cylindres tournants, installés sur la surface lunaire et qui permettraient de créer à l'intérieur, sur leur paroi interne, une gravité équivalente à celle de la Terre. Peut-être l'étudiante a-t-elle lu l'étude de Gerard O'Neill, un physicienphysicien qui a imaginé dans les années 1970 d'immenses cylindres (plusieurs kilomètres de diamètre) abritant des colonies humaines. Mais lui les installait dans l'espace, par exemple aux points de Lagrange du système Terre-Lune et avec force arguments techniques (voir les images publiées dans un article de Futura-Sciences)).

    Brian Harms et Keith Bradley, étudiants en architecture à la California Polytechnic State University (San Luis Obispo), sont, eux, restés un peu hors sujet mais pas tout à fait : si l'on imagine une population humaine sur la Lune, alors il leur faudra un stade. Le jury n'a pas retenu mais le projet a tout de même apprécié. Voici donc le Silo (Stadium for International Lunar Olympics), 500 mètres de diamètre, creusé dans un cratère et abritant un hôtel, que l'on peut voir sur le site Arch Daily.

    Le stade accueille un hôtel installé dans les hauteurs du bâtiment.  © Brian Harms et Keith Bradley

    Le stade accueille un hôtel installé dans les hauteurs du bâtiment.  © Brian Harms et Keith Bradley

    Il abriterait 100.000 spectateurs, qui respireraient de l'oxygène, tiré des roches lunaires avec l'aide de l'énergie solaire (ce qui n'est pas une idée ridicule) ou par des piles à combustiblespiles à combustibles puisqu'une noria de navettes spatiales apporterait de l'hydrogènehydrogène depuis la Terre. Cela permettrait aussi de fabriquer de l'eau (ce qui n'est peut-être pas la méthode la plus économique, d'autant qu'il existe une - petite - quantité d'eau sur la Lune).

    « La confrontation entre ce qui paraît idéal ou peut-être impossible et ce qui est logique et clairement faisable est nécessaire pour aboutir à des solutions passionnées et créatives » s'est enthousiasmé Madhu Thangavelu, membre du jury et professeur à l'architecture des engins spatiaux à la University of SouthernSouthern California.