Après plusieurs semaines de travail, des astronomes ont publié de nouveaux clichés de la nébuleuse de la Lyre, M57. Dévoilant une myriade de nouvelles couleurs et des détails inédits, les scientifiques se questionnent sur la structure de cette superbe nébuleuse, d'une complexité étonnante. 


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    Trois semaines après la publication de clichés inédits de la nébuleuse de la Lyrenébuleuse de la Lyre (M57) par des universitaires britanniques, la Nasa nous offre de nouveau une vision résolument dantesque venue des confins du cosmoscosmos. Publiées le 21 août sur le site dédié aux observations du télescope spatial James-Webb, ces deux nouvelles photos dévoilent différentes couleurs émanant de l'étoile mourante. De nouveau à l'œuvre, Mike Barlow et Nick Cox, travaillant respectivement pour la University College de Londres et l'ACRI-ST, basé en France. Les deux astronomesastronomes ont mené une étude conjointe grâce aux données recueillies par le JWST, en étroite collaboration avec d'autres universitaires européens et les ingénieurs travaillant sur le télescope spatialtélescope spatial.

    Si les différentes couleurs constituant les stratesstrates de la nébuleuse de la Lyre sont connues des astronomes amateurs et professionnels, le James-Webb surprend de nouveau par la précision de ses instruments et les détails de cette salve d'observations. Le premier cliché s'apparente aux photos de Hubble : M57 est parée de ses couleurs « habituelles », bleutée au centre, jaune-orangé dans un cercle interne, et rougeâtre sur les bords extérieurs de l'anneau. La spécificité est que les émissions de gaz de la nébuleuse apparaissent cette fois plus ténues, permettant d'admirer une quantité importante d'étoiles environnantes. La seconde image, plus inhabituelle, inverse cet ordre. Les volutes extérieures de gaz sont bleues, les couleurs se renforçant vers le rouge en remontant vers le centre de la nébuleuse. 

    La nébuleuse de la Lyre rayonne de nouvelles couleurs… Et permet aux astronomes d'en apprendre plus sur sa structure. © Mike Barlow, Nasa, JPL, Nick Cox
    La nébuleuse de la Lyre rayonne de nouvelles couleurs… Et permet aux astronomes d'en apprendre plus sur sa structure. © Mike Barlow, Nasa, JPL, Nick Cox

    Le travail pharaonique du télescope James-Webb

    À l'œuvre pour observer le spectacle d'un astre en fin de vie, les instruments NIRcam (Near - Infrared Camera)) couvrant le spectrespectre électromagnétique en presque infrarougeinfrarouge, et MIRI (Mid - Infrared Instrument), opérant quant à lui dans le spectre infrarouge. Ces deux appareils installés à bord du JWST, lui-même en orbiteorbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre, octroient de précieux détails aux astronomes, auparavant invisibles malgré les puissants capteurscapteurs d'Hubble. Le cliché le plus intéressant, celui de MIRIMIRI, donne à la nébuleuse de la Lyre un aspect semblable à celui d'un gigantesque œilœil de Sauron cosmique. 

    Les halos concentriques bleus encerclant l'anneau et le noyau de M57 sont constitués de moléculesmolécules émises de l'étoile centrale de la nébuleuse, en train de mourir. Ces halos se sont formés par « vaguesvagues », l'astre éjectant des couches de gaz ponctuellement tous les 280 ans. Mais pour les astronomes, il semble peu probable qu'une seule étoile agonisante ait pu structurer une nébuleuse aussi vaste et complexe. Dès lors, il se pourrait qu'un astre supplémentaire soit en orbite dans un système double, à une distance équivalente à celle de Pluton depuis le Soleil, soit 5,9 milliards de kilomètres. Les assertions des universitaires ne sont qu'hypothétiques : il sera nécessaire de mener de plus amples observations pour en apprendre plus sur une potentielle étoile-sœur, qui n'a jamais été découverte...


    Le télescope James-Webb nous émerveille avec la nébuleuse de Lyre

    Article de Dorian de SchaepmeesterDorian de Schaepmeester, publié le 05/08/2023

    Le télescope spatial James-Webbtélescope spatial James-Webb réalise une nouvelle fois une impressionnante photographiephotographie des confins du cosmos. Grâce à ses instruments infrarouges, il met aujourd'hui à l'honneur la nébuleuse de la Lyre, M57, et révèle l'incroyable spectacle coloré d'une étoile en fin de vie.

    À 2 283 années-lumièreannées-lumière, la nébuleuse de la Lyre déploie ses magnifiques couleurs irisées. Si l'image de Messier 57 (M57) est bien connue des astronomes amateurs, professionnels et autres astrophotographes, le James-Webb est encore à l'œuvre pour nous offrir un nouvel angle de vue.

    Le télescope spatial, en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre autour du point de Lagrange L2point de Lagrange L2, a braqué son instrument NIRcamNIRcam sur cette étoile en fin de vie. Grâce à ses capacités infrarouges, le JWST permet d'observer de nouveaux détails au sein du nuagenuage de gaz. Le cliché, publié le 3 août par le professeur Albert Zijlstra, de l'université de Manchester, surprend par ses différences notables avec les précédentes photographies de M57 par Hubble.

    M57 fait partie des nébuleuses planétaires les plus facilement observables dans le ciel nocturne, ici photographiée par Hubble. © Nasa, ESA
    M57 fait partie des nébuleuses planétaires les plus facilement observables dans le ciel nocturne, ici photographiée par Hubble. © Nasa, ESA

     

    Des couleurs de l’arc-en-ciel, aux nuances de vert et de violet

    En déplaçant son regard sur la photo, on note la présence de nombreuses étoiles. Mais, en orientant son œil de l'anneau violet aux régions plus verdâtres, on constate la présence d'une étoile centrale. C'est cet astre mourant qui est à la source de l'incroyable spectacle contemplé par le James-Webb. Une fois arrivées à la fin de leurs séquences principalesséquences principales, des étoiles telles que le SoleilSoleil, ayant épuisé les stocks d'hydrogènehydrogène en leurs cœurs, vont fusionner l'héliumhélium en carbonecarbone et en oxygèneoxygène.

    La Nébuleuse de la Lyre, observée par le JWST en août 2023. © Albert Zijlstra, Nick Cox, Mike Barlow
    La Nébuleuse de la Lyre, observée par le JWST en août 2023. © Albert Zijlstra, Nick Cox, Mike Barlow

    Elles croissent alors en géantes rouges, dispersant des strates de gaz dans le cosmos. Subsiste une naine blanchenaine blanche, dont la température en surface avoisine les 100 000 °C, mais trop peu massive pour former un trou noirtrou noir ou une étoile à neutronneutron. C'est ce type de corps céleste que l'on admire dans la région centrale de M57.Pour les plus noctambules, la nébuleuse de la Lyre est parfaitement observable, dans la constellationconstellation du même nom, avec des conditions optimales en été. Si notre vision humaine ne nous permet pas de percevoir les magnifiques couleurs captées par Hubble ou le JWST, un télescope de petite taille suffit néanmoins pour admirer quelques caractéristiques de M57.